Un roman qui trouve ses racines à Châteauroux.

Un roman qui trouve ses racines à Châteauroux.
© (Photo NR)

Elle a passé sa à Châteauroux. Entre autobiographie et romance, Nathalie Klein, fille de Léon Wajzer, évoque les années 1970. Et l'impossible oubli de la Shoah.


Nathalie Klein, ce prénom et ce nom ne vous diront sans doute rien. L’histoire de celle qui vient de sortir un roman intitulé "Anna R. Licht", est pourtant intimement liée à celle de Châteauroux où elle a grandi. Wajzer de son nom de jeune fille, l’auteure est la fille de Léon qui a fait grandir et prospérer aux côtés de son frère Lucien, la célèbre fabrique de vêtements de cuir.


C’était comment Châteauroux, il y a une cinquantaine d’années ? "De cette époque charnière des années 1960-1970, je ne garde que de bons souvenirs. J’ai grandi protégée dans un environnement fermé, au sein de la petite et tranquille communauté juive de Châteauroux. En filigrane, il y avait encore les Américains. Née en 1956, j’allais trois jours par semaine à l’école bilingue du collège de Touvent.

Le poids terrible et invisible de la Shoah

Le livre que Nathalie Klein a écrit en deux petits mois, "après le décès de ma sœur", est, entre autres, la chronique douce-amère du passage à l’âge adulte. Il raconte une atmosphère beaucoup plus compliquée, une fois la porte de la maison familiale fermée. "Rien ne devait transpirer à l’extérieur. Mais la vie secrète de mes parents était faite de larmes, de détresse et de dépression. Ces êtres si chers étaient hantés par de trop nombreuses absences."

 

Cette génération charnière dans l'ombre des disparus

Benjamin Herzberg, éditeur

Comment prendre la mesure du poids invisible de la Shoah sur les enfants des survivants, "cette génération charnière née après la Seconde Guerre mondiale et qui porte les séquelles, qui se construit et s’envisage un futur dans l’ombre des disparus",  d’après les propres termes de l’éditeur Benjamin Herzberg.

Un chiffre, pour tenter, si cela est possible, de comprendre : Nathalie Klein a noirci "soixante-dix fiches au cours des trente dernières années, qui évoquent autant de disparitions de membres de la famille proche durant la Shoah." Pour trouver l’apaisement et donner un sens à son existence, l’amie d’enfance de la journaliste aujourd’hui à la retraite, Catherine Lacroix ("Un petit coucou en passant"), a vécu quinze années dans un kibboutz israélien. Elle habite désormais aux côtés de son mari et de ses quatre enfants, à proximité de Tel-Aviv, en Israël. Persuadée que l’ouvrage qui vient de sortir aura des vertus thérapeutiques. 

"Anna R. Licht" par Nathalie Klein, GASP Éditions, 304 pages, 20 euros.


« Anna R. Licht » de Nathalie Klein, aux Editions La Déviation et Gasp! Éditions!
À commander dans votre librairie préférée ou directement ici: https://editionsladeviation.fr/livre/anna-r-licht/