Nathalie Klein a écrit un roman très original par sa forme. Chaque chapitre est composé de deux à trois feuillets dans un style ultra rapide, presque saccadé, d’un coureur de fond voulant transcender l’essoufflement à l’image du héros pressé, à travers l’histoire d’une jeune fille de parents juifs et de mère polonaise issue du vrai shtetl. En revanche, le style est très littéraire avec un vocabulaire recherché et des phrases bien faites. On sent que l’auteure a des lettres mais son texte, au style élancé, n'est pas pompeux, mais tonique comme l’héroïne du roman.
Fille de rescapés d’Auschwitz, Anna a 18 ans en 1975. Elle quitte la vie provinciale de Châteauroux pour suivre des études de linguistique à Paris, tout en portant en elle un secret douloureux, qui l’entraine contre son gré vers une quête initiatique. Retranchée dans le rôle d’une séductrice désabusée, Anna s’entoure d’un cercle d’amants et d’admirateurs qu’elle utilise et brise méthodiquement, les uns après les autres. Déterminée à élucider les apparitions d’une mystérieuse «femme aux cheveux noirs», Anna est mise dans la confidence du secret de la famille Licht, détenu par les membres de la génération de la Shoah, et qui la touche au plus profond de son être. Une fois révélé, ce secret la libèrera et déclenchera une véritable prise de conscience qui la mènera sur la voie de la guérison.
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